Il existe 2 techniques chirurgicales. Cependant, avant d'aborder la technique, d'autres considérations sont à aborder:

1. la loi l'autorise, dans un contexte de "raison", de bonnes pratiques. Il nous semble qu'il faut être proche de 40 ans et avoir des enfants, que le couple soit en accord et non pas juste la patiente. Ce n'est pas une loi, c'est une recommandation.
2. c'est un geste chirurgical qui se pratique sous anesthésie générale, la coelioscopie n'est pas réalisable sous sédation ou anesthésie locale
3. il faut un délai de réflexion de 4 mois matérialisé par 2 consultations dédiées avec le gynécologue pratiquant le geste (cela, c'est la loi, non négociable)
4. il faudra un consentement écrit (voir plus loin les fiches à télécharger)
5. c'est irréversible: on ne revient pas en arrière, il n'y a pas de traitement

Bon à savoir: Il y a une  prise en charge par la Sécurité Sociale. Le dépassement d'honoraires, du coup, est pris en charge par votre mutuelle (actuellement 2025 250€)

Lisez le texte sur la coelio. Sous anesthésie générale, le ventre est gonflé de gaz, on introduit la caméra par l'ombilic et 2 instruments de 5 mm au dessus du pubis (ciseaux et pince coagulante). On coagule et on enlève la trompe de chaque côté. Temps opératoire 20 mn, temps d'anesthésie  35 mm.Hospitalisation ambulatoire (on rentre à Saint Roch le matin, on sort l'après-midi).

Remarque: "ambulatoire" signifie qu'une personne vient vous chercher et que vous ne dormez pas seule au domicile la première nuit. Un transport en véhicule sanitaire ne sera pas accordé, il faut s'organiser un minimum à l'avance.

• avantages.
  • immédiatement efficace
  • pas d'échec technique si cavité abdominale sans adhérences extrèmes
• inconvénients
  • les risques de la coelio: 
    • possibilité de blesser vessie, intestin, vaisseau sanguin nécessitant une intervention à ventre ouvert. Ce risque est extrèmement faible (1/1000 peut être).
    • vagues douleurs abdominales pendant un jour ou deux, hématome autour de l'ombilic possible (rare)
    • des points de suture résorbables sur les 3 orifices en question. Pas de bain pendant une semaine, douche le lendemain.
• c'est une méthode de contraception : existe-t-il des échecs?
  • la réponse est non: depuis que l'on pratique la salpingectomie bilatérale (une quinzaine d'années) il n'y a plus d'échec (de grossesse)
  • Les trompes son envoyées en analyse: preuve du geste réalisé.
• Existe-t-il des alternatives?
  • A une époque lointaine, on posait des anneaux de Yoon, des clips de Hulka, ou bien on enlevait un centimètre de trompe de chaque côté. Les anneaux et clips se sauvaient, les trompes cicatrisaient bout à bout, il y avait des grossesses (j'en ai eu...)
  • ESSURE, le fameux ESSURE. Lisez ci-dessous la passionnante affaire ESSURE.

AUTRE AVANTAGE MAJEUR DE LA SALPINGECTOMIE BILATERALE: pour des raisons inconnues, l'ablation des trompes procure une protection certaine (pas 100%) contre le cancer de l'ovaire (5300 cas par an en France, 9eme cancer féminin).

vidéo d'une ligature de trompes par coelioscopie

Il s'agissait de déposer un ressort dans chaque trompe par les voies naturelles (vagin/col/uterus/trompes). Ce ressort entrainait la fibrose de la trompe et une stérilisation tubaire définitive.

Les avantages étaient énormes: non sanglant (pas d'incision),  temps opératoire très court (quelques minutes), pas de risque chirurgical sérieux. Certains chirurgiens le pratiquaient même sans anesthésie du tout, en tout cas une sédation de 10 minutes suffisait. 

Inconvénients: quelques échecs techniques (on n'y parvient pas), quelques douleurs pelviennes le plus souvent réversibles.

Rien qu'en France, sur la période de commercialisation, 220 000 femmes ont bénéficié de cette contraception (prise en charge par la Sécurité Sociale).

Puis sont apparues de rares patientes se plaignant de fatiguabilité, vertiges, troubles de la vue, douleurs et autres symptomes récurrents et non prouvables matériellement. Ce profil, les médecins le connaissent bien, il est décrit depuis l'Antiquité (Hypocrate). Mais la presse s'en est mélée (scandale sanitaire), les associations sont montées au créneau, des médecins pas toujours désintéréssés ont cautionné le tout. Les plaintes ont suivi. Le laboratoire fabriquant (BAYER) a décider d'interrompre la commercialisation.

A ce jour et à ma connaissance, il n'existe pas une seule publication scientifique dans le monde permettant d'incriminer les ressorts ESSURE. Une magnifique étude française pilotée par la Sécurité Sociale sur TOUTES les porteuses d'ESSURE montre qu'il n'y a pas de différence entre porteuse d'ESSURE et non porteuse d'ESSURE (étude EPIPHARE). Sur environ 150 plaintes en France (dont une class action regroupant une trentaine de plaignantes), aucune condamnation de BAYER.

Ce démenti n'a jamais été publié dans la presse qui ne reconnait jamais l'insuffisance de son travail d'investigation (elle préfère toujours l'émotion à la vérité, c'est plus vendeur). Peu importe, BAYER ne fabrique plus ESSURE. Cela pourrait sembler sans conséquence, ça ne l'est pas:

• une patientèle est apparue demandant le retrait de ses ESSURES. C'est une chirurgie TRES risquée, que j'ai pratiqué une dizaine de fois (en serrant les f...) Selon l'Agence Nationale pour la Securité du Medicament : 4% de complications!!! Il s'agissait de pratiquer une chirurgie à haut risque sans aucun bénéfice scientifiquement établi!!!
• iCette époque est révolue, il n'y a plus de demande d'explantation.
• Mais pour autant il existe toujours autant de dames désireuses d'un stérilisation tubaire... De l'ordre de 20 000 par an en France, ce chiffre semble en décroissance en raison de l'augmentation des vasectomies, alternative masculine.
• Or les gynécologues n'ont rien d'autre à proposer à ces patientes que la salpingectomie par coelio, beaucoup plus dangereuse que ESSURE.

vidéo d'une pose de ressorts ESSURE en hysteroscopie, pratiquement en temps réel

Nous parlons de contraception définitive.

• La salpingectomie bilatérale par coelio est une méthode rodée, courante, facile dans un ventre vierge d'adhérence (chirurgie antérieure dans la même région, endométriose, péritonite, salpingite à chlamydia). Le matériel très moderne utilisé à Saint Roch augmente encore la sécurité (trocard transparent et mousse en vision directe, excellentes caméras, pinces bipolaires, ciseaux à usage unique). Cependant, les risques de la coelioscopie ne sont pas nuls.
• La vasectomie est une alternative qui progresse. C'est une chirurgie de surface, clairement moins risquée.

lien utile : www.essure.fr

le site du fabricant ESSURE. Des explications, des dessins. Attention, c'est leur site. Objectivité pas toujours parfaite. Une brochure à télécharger.

POLEMIQUE ESSURE : rendez-vous sur cette (modeste) page : "nouveau scandale sanitaire???"